Anne-Sophie Pic, la force tranquille.

Foie gras et pommes grannyElle a l’air si menue dans son habit de chef, elle se tient droite, les cheveux tirés à quatre épingles, et sous son son regard éveillé, on devine une volonté farouche, peut être inflexible. Mais quelque chose d’infiniment doux se dégage aussi d’Anne-Sophie Pic.

Pour être honnête, je dois avouer que je la connais mal. Et je le regrette. Car voyez-vous, féministe comme je suis, je ne peux pas laisser passer cela , rendez-vous compte : la SEULE femme triplement étoilée dans notre pays de machos ! Anne-Sophie Pic serait donc un peu comme la Sainte Patronne laïque de la Petite Cuisine.

Et puis voila qu’au détour d’une formidable surprise, orchestrée par mes chères chères chères amies Charlotte et Sibylle (cascades de bénédictions sucrées sur vos ravissantes frimousses et celles de tous ceux qui avec vous, nous ont tant gâtés), nous avons reçu mandat pour aller découvrir par nous mêmes ce qui se cache dans les assiettes de Mademoiselle Pic. Il nous faudra par contre pas moins de onze mois pour organiser ce périple gourmet, ne vous moquez pas, Paris-Valence c’est quasi le Raid Gauloise*.

Bref, nous voilà donc, un joli jour de Juin, devant l’imposante entrée de la maison Pic.

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Bar aux feuilles de cerisier (sakura) et purée de petits pois au wasabi

J’adore la cuisine japonaise, et ça ne date pas d’hier. Dans les années 80, alors que la rue Monsieur le Prince ne songeait même pas à accueillir son premier Tokyorama, mes parents nous emmenaient manger sushi et yakitori chez Toritcho, une petite adresse japonaise de la rue du Montparnasse*.

Manger du poisson cru à l’époque était à peu près aussi exotique que de s’envoyer une brochette de chenilles pour quatre heures, et je remercie une fois  de plus l’infatigable curiosité gustative de mes chers parents, qui m’a permis de découvrir avant l’heure (française) cette cuisine si résolument différente de la notre.

Tout ça pour vous dire que la cuisine japonaise et moi, ça ne date pas d’hier, et  que si je vous dis que la recette d’aujourd’hui est une fusion de la plus grande classe entre la cuisine française et la cuisine japonaise, vous pouvez me croire sur parole – c’est du sérieux.

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Rillettes de maquereaux à l’estragon et au citron confit de Christian Lesquer – en maki ou pas.

Salut les copinous, dites donc vous avez vu un peu ce qui se passe ? C’est pas dingue ? Il y a du SOLEIL !!! On n’en revient pas, on avait même presque oublié comme c’était chouette d’avoir chaud, du coup ça nous donne un de ces coups de boost au moral : on a envie de cuisiner un truc d’apéro, un truc festif, un truc qui se grignote dans le jardin avec un bon vin blanc frais – et on se souvient qu’on a lu quelque part une recette de rillettes de maquereau au citron confit qui avait l’air fort honnête.

On l’a trouvée dans le livre Sushi Solidaire, édité par le magasine Wasabi afin de soutenir l’effort de reconstruction au Japon. Nous avions par ailleurs trouvé ce livre chez feu le magasin Uah!, que nous aimions bien (malgré son nom imprononçable, je me suis ridiculisée vingt fois en recommandant l’adresse) pour les très beaux objets japonais qu’il proposait à la vente (notamment des pièces de vaisselle sortant complètement de l’ordinaire), et dont nous regrettons la fermeture (et oui c’est fermé, voila donc une information qui ne sert à rien, c’est pour vous ça me fait plaisir).

Bref. Dans ce livre un certain nombre de grands chefs français sont invités à revisiter le sushi, et je dois dire que beaucoup d’entre eux sont restés partisans du moindre effort.

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Les petits financiers chocolat café de Pierre Marcolini

Figurez-vous ma bonne dame que ma somptueuse copine Virginie travaille chez Nespresso, et qu’elle a l’amitié d’avoir un peu de considération pour nos modestes talents culinaires. Cette information, quoique captivante, n’aurait que peu d’intérêt pour les lecteurs exigeants que vous êtes, si elle ne m’amenait à vous présenter le précieux livre qu’elle m’a offert : Chocolat Café de Pierre Marcolini.

Pierre Marcolini, je vous en ai déjà parlé ici, est l’un des plus grands chocolatiers que la Belgique ait porté. Ce drôle de beau gosse aux faux airs de Julian Assange (mais en moins bizarre), a conquis la planète en quelques années avec des chocolats intenses, très purs, que l’on dirait façonnés par un collectif de designers inspirés. Il a ouvert la voie à toute une vague de confiseurs actuellement au sommet de leur art, et démontré avec brio qu’en Belgique, on n’était pas systématiquement obligé de farcir les chocolats à la double crème.

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Les fagots d’asperges au lard de colonnata.

Bonjour à vous, amis fidèles de la douceur de vivre. Voila une recette qui n’en est presque pas une, en fait, c’est plus une idée de recette que vraiment une recette – on ne pourra pas aujourd’hui me reprocher de faire trop compliqué. D’autant plus que vous devriez apprécier follement une idée aussi redoutablement bonne, délicieuse, et pas mal classe quand même si on y pense – bref on n’a pas fini d’en manger dans la Petite Cuisine.

Le plus drôle, c’est que j’ai toujours trouvé les fagots de haricots verts au bacon vaguement ennuyeux, chichiteux, « petit genre » comme disait ma grand mère – alors que cette version aux asperges, je la trouve bombesque et je l’aime d’amour.

Je l’ai dégustée pour la première fois chez RAP, un de nos restaurants préférés, un italien dont je vous parlerai bientôt c’est promis, une table rare à bien des niveaux. On y mange toujours des choses que l’on ne trouve pas ailleurs, l’assiette est inventive en diable, aussi délicieuse que surprenante et toujours parfaitement réalisée.

Ainsi cette alliance entre l’asperge et le très raffiné lard de colonnata*, à servir en accompagnement d’une volaille, ou bien carrément en personnage principal, avec une petite salade verte et un oeuf cassé, rien que d’y penser j’en ai la gorge nouée…

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In Saucisson we trust : le best of du sauciflard de la Petite Cuisine

Bonjour les amateurs de Morgon et de salaisons ! Aujourd’hui, croyez-moi, vous ne perdez pas votre temps en traînant dans la petite cuisine :  nous allons vous révéler un truc encore plus fou que les résultats du loto à l’avance : nos meilleurs plans saucissons. Et ça, comme vous l’imaginez, c’est de la bombe.

Certains pourraient s’étonner de nous voir ainsi révéler au grand jour un secret de cette envergure, mais voyez-vous, trop de gens sont coincés quelque part entre le Cochonou et les étals des marchés promettant 6 saucissons pour 1€, avec le 7ème au choix entre celui à la myrtille et celui au camembert. On ne peut pas rester sans rien faire.

Car le vrai, le bon saucisson se cherche comme un joli vin. Chacun à son histoire, sa recette, son affinage. Il se goûte, se compare, il faut le faire vieillir (ou pas) : il est vivant. Il se mérite.

Les informations que nous allons vous livrer ici sont le fruit de plusieurs générations de recherche et de dégustation, j’espère donc que vous en ferez bon usage – et surtout, que vous n’hésiterez pas à commenter, critiquer, et échanger vos propres filières secrètes. N’ayez pas peur, nous sommes entre nous, vous pouvez vous confier sans crainte : aucun saucisson n’a jamais été maltraité dans la petite cuisine, ça se saurait !

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Tomates cerises farcies au fenouil et citron confit de Yannick Alleno.

Hello les amis du rosé frais mais pas trop, aujourd’hui on vous emmène prendre l’apéro, car voyez vous : l’apéro est un sujet hautement stratégique.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais pour moi, l’apéro dévoile en général le niveau du repas qui va suivre : la façon décontractée ou coincée, généreuse ou sottement bourrative, délicieuse ou intello dont votre hôte a préparé l’apéro parle pour lui.

En lisant ces lignes, vous êtes peut être saisis d’un doute affreux sur la qualité de vos propres sessions apéritives ? Rassurez-vous, la petite cuisine est là pour vous donner quelques conseils – qui seront de toutes les façons superflus, puisqu’il est bien entendu que nos lecteurs sont tous des hôtes exceptionnels et super-classes*.

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Anvers, nos adresses de boire et de manger (jour 2).

Alors les petits coquins ? Bien dormi depuis hier soir et notre folle soirée au Sips ? Ha c’est sur on a bien rigolé dans le taxi qui nous ramenait à l’hôtel, on tenait la forme – mais la Petite Cuisine en a vu d’autres, et le lendemain matin, c’est frais comme des gardons que nous sommes partis prendre le café.

Car, le saviez-vous ? Le café est à la mode.

Mais attention le Café avec une majuscule, le cofee bar, l’atelier de torréfaction : bref, l’endroit où l’on vient choisir son cru d’Arrabica et le faire moudre sur place*, par un « barrista » ayant fait 6 ans d’études en reconnaissance olfactive des crus, avec option « Coup de pied au derrière si tu mets du sucre dedans » .

La bonne nouvelle c’est qu’on peut trouver du bon café de plus en plus souvent, et qu’Anvers possède quelques adresses de référence : on ne pouvait pas laisser passer l’occasion d’en visiter au moins une.

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