Archives pour la catégorie Accords mets-vins

Les rillettes de maquereau fumé de Jacques Le Divellec

Apéromakro

Aujourd’hui en retrait de la scène médiatico-influenço-blablatante, le chef étoilé Jacques Le Divellec, avec son bon sourire débonnaire, fut pourtant l’un des phares de la cuisine de la mer en France pendant de longues années. Auteur de dizaines d’ouvrages sur le sujet (dont le très recommandable Bien cuisiner poissons et fruits de mer*), il avait fait de son restaurant du 7éme arrondissement LA grande table incontournable pour qui voulait manger du poisson dans les années 90.

Aujourd’hui il n’est plus tout jeune, il parait que ça baisse, et ma copine Claudine dit même que son homard (à elle) est meilleur que le sien, et le pire c’est que c’est sans doute vrai vu qu’elle s’y connait achté bien en cuisine, et en homards. Lire la suite

Bouchées de tartare de daurade et huitres à la coriandre et maquereau caramélisé.

Fondant et craquant

Alors ça c’est tout moi, il n’y a pas quinze jours je vous faisais de grands discours sur le sucré-salé et tout le mal que j’en pense, et pof, voila que je vous en poste une vraie, de recette sucrée salée*  – si ça ce n’est pas un peu se ficher du monde quand même … Mais que voulez-vous, je revendique haut et fort le droit à l’illogisme, à la contradiction et à l’incohérence – surtout en matière de goût, rien n’est jamais gravé dans le marbre.

Par exemple, je déteste la cannelle. Je suis capable de repérer son infâme présence même en quantités infinitésimales dans une sauce rien qu’à l’odeur, et j’en ai tellement la frousse que je ne mange jamais de desserts aux pommes auxquels elle est souvent associée.
Et bien, croyez-le ou non, je suis folle de speculoos, qui contiennent pourtant plus de cannelle que mes pires cauchemars de desserts marocains.

Bref – revenons à nos maquereaux, et laissez moi vous présenter ces bouchées aussi délicieuses qu’originales (et sans cannelle pour ceux qui auraient du mal à suivre).

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Carpaccio de haddock à la mangue et aux fruits de la passion – et quelques réflexions sur la cuisine sucrée-salée

Vif et parfumé !

Alors là, pour que je vous serve une recette sucrée-salée, je vous garantis que c’est une bonne ! Car je vais vous faire une confidence, presque un coming out : en cuisine, je redoute le sucré-salé plus que tout*.

Magrets au miel, rôtis au fruits secs, et foies gras au pain d’épices sont mes cauchemars de table. Quant à l’abricot sec, mon ennemi personnel, je souhaiterai le condamner pour l’ensemble de son oeuvre : j’en ai même retrouvé un jour dans un sandwich jambon-fromage (mais bon ok c’était aux Pays Bas).

Bien sur je ne veux dégoûter personne, chacun son truc; mais la vérité, c’est que  je suis intimement persuadée que dans l’immense majorité des cas, le fait de rajouter un élément sucré à une recette salée ne peut tout simplement pas la rendre meilleure. D’ailleurs j’ai pris un malin plaisir, en visionnant les récentes émissions culinaires, à voir les grands chefs descendre les pauvres candidats qui pensaient se démarquer brillamment en suivant cette voie dangereuse, toute pavée de bonnes intentions qu’elle soit.

BREF – cela dit, dans certaines circonstances précises et réfléchies, le sucre peut tout de même se révéler un merveilleux exhausteur de goût, tant qu’il est maîtrisé. Les seules vraies bonnes préparations sucrées-salées doivent donc être fines et délicates, et toujours rester fraîches pour ne pas tomber dans la lourdeur.

Il en est ainsi de cette très très jolie recette ensoleillée de Sonia Ezgulian : un carpaccio de haddock aux herbes et aux mangues fondantes. Ici le sucre est présent discrètement (seulement dans la mangue fraîche), et il vient balancer le sel et le fumé du poisson, ainsi que l’acidité de la sauce (citron vert et fruits de la passion). Le tout est frais, parfumé, fondant, relevé : tout ce qu’on aime. Et en plus, c’est tout à fait original. Lire la suite

L’Arpège : Alain Passard au sommet du monde.

Spectaculaire et unique

En franchissant la porte de L’Arpège jeudi dernier, je savais que j’allais vivre un moment d’exception.

Nous avions le privilège de participer à l’un des déjeuners de vignerons organisé par notre ami Jean Emmanuel, grand dégustateur et importateur de vins, et par Gaylord Robert, le talentueux sommelier du triple étoilé de la rue de Varenne.

J’étais donc dans mes petits souliers, d’autant plus que je serrais fébrilement dans mes bras  un objet d’une valeur inestimable : une bouteille de Château d’Yquem 1939 que nous avions choisi d’apporter pour cet évènement*.

Bref, des circonstances exceptionnelles pour ce premier contact avec la cuisine d’Alain Passard, dont le style épuré et végétal fait l’admiration des gastronomes du monde entier.

Et justement, à ce propos, je dois avouer que je redoutais une cuisine un peu prétentieuse : le genre betteraves qui vous regardent de haut, fanes de carottes qui se haussent du col, et tranche de cèleri qui fait sa pimbêche…
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Gelée de bigorneaux à l’orange : laissez tomber les bulots !

Fin et iodé

A l’occasion des fêtes de fin d’années; le quotidien breton Le Télégramme a eu la bonne idée de demander à une sélection de chefs bretons reconnus  de livrer quelques unes de leurs meilleures recettes – lesquels ont tous joué le jeu en proposant des compositions originales et sympathiques. Cela m’a particulièrement réjoui car rien ne m’agace plus que les cuisiniers qui ne se dévoilent pas tout en faisant « semblant de » : on indique tout juste les ingrédients du bout des lèvres, et pour le reste il faudra imaginer.

Ce qui donnerait par exemple : « Bar à la poutargue et aux épinards : Poêlez deux filets de bar. Râpez de la poutargue. Servir avec une tombée  d’épinards ». Pour un chef doublement étoilé. Super.

Moi je dis : dans ces cas là autant avouer directement qu’on ne veut pas donner ses recettes, ça fera gagner du temps à tout le monde.

Enfin bref, je m’éloigne de nos bigorneaux, petits animaux que les connaisseurs savent apprécier – mais que beaucoup redoutent à tort à cause de leur aspect peu ragoutant. Je dis « à tort », car contrairement aux bulots dont la popularité m’épatera toujours, le bigorneau est d’une grande finesse et (quand il est cuit comme il faut) n’ a rien de caoutchouteux. En ce qui me concerne, une maison où l’on sert des bigorneaux est une maison où je me sens bien.
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Le jamon Iberico aux truffes et à l’oeuf : la recette de Noël qui tabasse toutes les autres (et ton banquier avec).

Fulgurant

Pour tous ceux d’entre vous qui cherchent la grosse épate à Noël, voici the ultimate recette raffinée avec des supers pouvoirs dedans. Et je suis sérieuse. Le genre de délice qui peut faire fondre un cœur de pierre, voire détourner Gwyneth Paltrow du végétarisme. Une sorte d’arme fatale, de formule magique, de combo caché, qui laissera tout le monde sans voix.

Mais attention, cette force animale venue des entrailles de la terre a un prix – et  je ne parle pas au figuré, car réaliser ce chef d’oeuvre exigera la désintégration de votre carte de crédit et/ou votre radiation à vie de toute agence bancaire.

Il faudra de plus assumer jusqu’au bout en ne mégotant pas d’un poil sur la qualité et l’origine des ingrédients – tentation légitime mais criminelle, qui ferait s’effondrer la délicate perfection de l’ensemble. On ne veut pas un pétard de carnaval, on veut de la bombe.

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Accords grands champagnes et portos : apéritif dinatoire chez Louis Roederer.

Excellence !

La Petite Cuisine prend du galon, et pas qu’un peu les amis puisque j’ai été choisie par Chateauonline (presque pas pistonnée) pour proposer des bouchées et autres toasts apéritifs en accord avec les vins proposés lors d’une dégustation ultra-prestige chez Louis Roederer.

Il ne s’agissait pas tant de « nourrir » les convives, que de leur proposer de vrais accords, avec l’ambition déclarée de permettre aux grands vins de s’épanouir sans leur porter d’ombre.

La dégustation se présentait en deux parties : tout d’abord les champagnes de la prestigieuse maison Roederer, puis les grands portos de la non moins superbe maison Ramos Pinto.

Mes partenaires de Chateauonline vous décriront bien mieux que moi les vins présentés, je vais donc me contenter de vous présenter les bouchées que nous avions préparées. Je vous engage fortement à mettre ces petites recettes de côté si vous cherchez des idées de buffet froid ou d’apéritif dinatoire pour vos fêtes – surtout (évidement) si vous avez prévu du champagne ou du porto.

Allez on commence, y a un peu de boulot.
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Une recette rapide pour un repas de Noël diététique: mille feuilles de saumon fumé au chou rave, sauce aigrelette au raifort.

Chic et léger

Après une friture japonaise pour un repas de Noël original, enchaînons très chers amis sur une petite entrée chic et minceur, toute en fraîcheur et en finesse, et qui vous permettra de faire découvrir le chou rave à votre assistance ébahie.

Pendant que vous récolterez les compliments qui ne manqueront pas de pleuvoir, vous vous féliciterez in petto d’avoir suivi les conseils de votre chère Petite Cuisine en matière de tendances et de saumon fumé. Tellement 2011  !

Bon, maintenant qu’on s’est bien auto-congratulés, passons quand même un peu au boulot.

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