Celui là c’est un de mes plats préférés mais que voulez-vous, il n’est franchement pas sortable. On a beau essayer de le mettre en valeur, de présenter les aubergines dans une verrine : rien à faire. Il est moche. Pas beau du tout. Une masse informe.
Alors on le fréquente en secret, loin des regards. On ne le servirait pas dans le beau monde – pensez-vous : au coin, cache ta face, et en plus avec des aubergines !
Franchement ça fait pas rêver …
Et pourtant, c’est sans doute un des meilleurs plats mijotés que je connaisse. Il est tout simplement fondant, parfumé. Aussi délicat qu’il a l’air grossier. Et ce n’est pas compliqué à faire, il faut juste être patient, attendre que les aubergines deviennent moelleuses et s’imprègnent doucement du veau.
Un bonheur ! Si vous passez outre vos préjugés, promis vous ne le regretterez pas – en plus c’est même pas gras !
Mais je vous aurai prévenus hein ? C’est pas avec ça que vous passerez dans Elle à Table !
Ingrédients pour 4 personnes :
- Un kilo de tendrons de veau
- 8 à 10 aubergines selon leur taille
- Un peu de beurre
- Et pis c’est tout
La veille : éplucher les aubergines, coupez-les en gros dès.
Mettre à bouillir une marmite d’eau salée, et faites y blanchir les aubergines pendant une dizaine de minutes. Attention elles ont tendance à flotter, n’hésitez pas à les remuer pour bien les plonger dans l’eau – et faites l’opération en plusieurs fois si votre marmite n’est pas assez grande.
Égouttez les aubergines.
Pendant ce temps, dans une grosse cocotte en fonte, faites dorer les tendrons avec un peu de beurre. Quand ils ont pris une jolie couleur, réservez-les. Jetez la graisse de la cocotte.
Remettre les aubergines et les tendrons dans la cocotte, assaisonnez, faites cuire une heure et demie à feu doux, en veillant bien à ce que les tendrons soient toujours recouverts d’aubergines. Remuez de temps en temps pour éviter que cela n’attache.
Le lendemain, rectifiez l’assaisonnement et prolonger la cuisson d’une bonne heure. Servir brulant, régalez-vous !
Un conseil : Ne cherchez pas à agrémenter ce plat d’herbes ou d’épices – après plusieurs essais j’ai fini par conclure que c’était toujours moins bon que l’original.
pourquoi pas
bonjour Claire,
si la recette n’est pas photogénique, les ingrédients qui la compose ont tout pour en faire un grand plat.
Merci
Gaston
Merci Gaston, je reconnais en toi un homme de goût ! Merci de ton passage 🙂
Cuisine que j’aime, aussi moche que bon !
Tu sauces ou pas ton assiette ? moi Oui
Belle journée.
A mon grand dam, saucer l’assiette j’ai du mal en public, arg les restes de mon éducation bourgeoise sans doute 🙂 Cela fait beaucoup rire mon mari !
J’ai un truc pour la rataouille, qui évite de trop la graisser: je cuis à la vapeur les aubergines coupées en dés, avec 1 gousse d’ail écrasée, du thym… ça marcherait aussi pour ta super recette, non? ça mettrait un peu de peps dans le légume, très discrètement … By the way, ça fait des siècles que je meurs d’essayer de cuisiner des tendrons de veau… tout ça me paraît idéal ! biz
Ha ben non Charlotte : justement le principe c’est que ça cuise avec le veau – c’est tout l’intérêt de la recette. Contrairement à la ratatouille où effectivement il est recommandé de cuire les légumes chacun de leur côté 🙂 Bisettes
Ben ça j’avais compris, mais c’était juste pour remplacer la phase – blanchir les aubergines… Mais bien-sûr, sans le mijotage ensemble, ça serai balot !
Oups – bien sur, quelle andouille je fais ! Ha oui tu as raison l’idée me parait excellente 🙂
Oh, mais on sait bien que les photos des plats du Elle à table sont comme leurs consoeurs du Elle: elles sont retouchées! ah ah ah. Alors, comme beaucoup de choses dans la vie, pas besoin d’être photogénique pour être divin et délicieusement attrayant non?
Ha ha ha je n’y avais pas pensé, bien vu 😀
Moche, peut être…. mais en tous les cas, cette recette m’attire…..allez savoir pourquoi? peut être parce qu’elle est joliment « contée » 😉
Ha merci Nadège c’est un très beau compliment 🙂
j’adore les plats de viande moches et notamment le tendron ou la queue de boeuf, le jarret en osso bucco est pas mal aussi. C’est trop bon
Tu as bien raison, bravo !
Ping : Côtes de blettes multicolores en représentation. « La plus petite cuisine du monde … ou presque !