
Me gustas tu !
Le premier qui traite la tortilla d’omelette sort immédiatement de la petite cuisine. C’est justement le truc qui fait que nous, les français, on a du mal à faire de la vraie tortilla – on a toujours tendance à faire une omelette aux pommes de terre. Or, pour faire une authentique tortilla, fondante et parfumée, il faut sans aucun doute un supplément d’âme et de corps – peut être ce que nos fiers voisins ibères appellent des cojones* : une bonne tortilla c’est d’abord pas mal de travail, mais surtout beaucoup, beaucoup d’huile d’olive… et il faut avoir le cœur suffisamment accroché pour ne pas faiblir devant le monument. C’est donc un immense honneur pour moi de vous faire partager LA recette de tortilla de mon amie la ravissante Beatriz, fabriquée avec amour (selon ses propres mots), et ponctuée de quelques joder** bien placés.
Quand Bea vient faire la tortilla, c’est toujours la fête.
Ingrédients pour deux tortillas de patatas :
- dix œufs
- 1 kilo 500 de pommes de terre fermes
- 6 échalotes
- un litre d’huile d’olive
- une botte de ciboulette (facultatif)
Pelez les pommes de terre, découpez les en tranches fines (2mm environ). Émincez les échalotes et coupez les en tous petits cubes. Mélangez échalotes et pommes de terre.

Friture des pommes de terre
Verser l’huile d’olive dans une sauteuse, et faire chauffer. Il va falloir frire les pommes de terre sans qu’elles ne dorent trop et se dessèchent. Procéder en plusieurs fois pour ce faire, afin que toutes les pommes de terre soient cuites à cœur et bien moelleuses.
Les égoutter et les réserver dans un saladier recouvert de papier absorbant.
Quand toutes les pommes de terre sont cuites, laissez les refroidir quelques minutes. Pendant ce temps, battre les œufs en omelette, sans trop insister. Salez, poivrez généreusement. Mélangez les œufs aux pommes de terre et échalotes, rajouter la ciboulette ciselée.

Huile d'olive requested
Faire chauffer deux poêles moyennes, dans les quelles vous aurez versé une rasade d’huile d’olive; il est important que les tortillas n’accrochent pas. Maintenir le feu soutenu sans qu’il soit trop fort. Verser la préparation quand les poêles sont chaudes.
C’est là le moment vraiment délicat. Il faut cuire doucement la tortilla, la griller un peu, en évitant qu’elle brule, l’amener à un point de cuisson suffisant pour la retourner – en conservant le maximum de « baveux ».

Cuisson parfaite
Quand les bords sont bien pris et que la tortilla glisse bien au fond de la poêle, préparer un grand plat ou une grand assiette. Couvrez la poêle de ce plat et retourner le tout d’un coup. La tortilla est maintenant sur le plat, côté « non
cuit » dessous. Faire immédiatement glisser la tortilla dans la

Sublime représentante de la gastronomie espagnole
poêle et poursuivre la cuisson du deuxième côté.
Cette deuxième phase de cuisson est beaucoup plus courte que la première, quelques minutes. Il faut cuire le nouveau côté sans dessécher l’intérieur.
Dès que la tortilla est bien prise, faites la glisser doucement sur un plat.
Faire reposer une vingtaine de minutes, le temps qu’elle

Gracias Guapa !
se rafermisse un peu et que les goûts se fondent, et déguster tiède, accompagné d’un verre de Chardonnay frais ou de xeres « fino ».
Crédits photo : Laure K. et Denis P.
* cojones : je vous laisse imaginer
**joder : exclamation espagnole, un peu l’équivalent de notre « putain »
J’adore, je la réussis très bien, jusqu’au moment où il faut la terourner. A force de déconvenues cuisantes sur les pieds, il m’arrive de la terminer sous le gril du four, sympa aussi ;-))
Merci Clairette de cette superbe chronique! depuis que suis devenue ta première « guest cook » (et depuis que le Barça est en final de la Champions) j’ai un « melon » pas possible…
Muchos muchos besos
Patrick > Je ne te jette pas la pierre 🙂
Bea > Melon mérité et qui ne devrait pas faire de mal !
J’ai déjà gouté la sublime tortilla de Bea, et je confirme, en tant que spécialiste (10 ans en Espagne, tout de même) qu’elle est parfaite. Tu as donc choisi « the best » pour ton premier guest cook ! en qui me concerne, après tout ce temps je suis toujours nulle en tortilla … peut-être qu’avec cette recette …
Je savais que tu étais une femme de goût 🙂